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dimanche, 01 février 2009

L'homme, une matière première

L'homme, une matière première

 

Trouvé sur: http://polemia.com

Heidegger, comme les anciens Grecs, définit l’homme essentiellement comme « mortel », comme « être-pour-la-mort », c’est-à-dire ouvert en permanence à la perspective de mourir, contrairement à l’animal qui, lui, « ne meurt pas mais périt ». Il renoue ainsi avec notre tradition qui remonte au Christianisme, mais antérieurement encore, à Platon notamment (voir le « Phédon »).

Notre rapport avec la mort cependant, dans la société occidentale moderne, ne cesse de se détériorer. La vie moderne, axée sur la consommation et le plaisir immédiat, cherche à effacer la mort de nos consciences. Lorsqu’elle survient, comme c’est le cas avec nos morts au champ d’honneur en Afghanistan, c’est un vrai scandale !

Quatre métiers, quatre « vocations » (le mot allemand « Beruf » pour métier comporte cette idée d’un « appel » du destin ; « Ruf » veut dire appel), comportent dans leur essence un rapport privilégié avec la mort : la médecine, la justice, l’armée et la fonction ecclésiastique. Les « pompes funèbres » sont un service commercial et n’entrent donc pas ici en ligne de compte ! Le médecin lutte contre la mort et il lui est interdit, selon une tradition qui remonte à Hippocrate (5e siècle avant JC) de donner la mort ès qualité de médecin. Le juge par contre, depuis l’aube de la civilisation jusqu’à quelques années en Europe, est habilité à donner la mort dans un certain nombre de cas précis. Le soldat a pour vocation de mourir pour la patrie et de donner la mort à l’ennemi. Le prêtre est présent à la fin de la vie et aide le mourant à « effectuer le passage ». Ce sont les quatre fonctions en rapport avec la mort et qui correspondent aux quatre pôles du quadriparti, ce monde de l’être qui fonde l’authenticité de notre existence selon Heidegger. Le médecin représente le pôle de la terre (la « cause matérielle » d’Aristote), le juge représente le « ciel » (la cause formelle, le devoir-être), le prêtre la divinité (la cause finale) et le soldat le monde des hommes (la cause motrice).

Dans notre monde moderne, ce monde est bouleversé et remplacé par un « immonde » selon la frappante formule du philosophe Jean-François Mattéi (voir son livre : « La barbarie intérieure » (1)) Le juge est désormais privé de son pouvoir de donner la mort. Il est éliminé. Le prêtre n’est plus convoqué que par les croyants qui sont une minorité, il est marginalisé. Le soldat meurt encore mais c’est très mal vu. La dimension militaire est évacuée le plus possible des valeurs de notre société marchande. L’héroïsme n’est plus une valeur directrice dans l’imaginaire social comme il l’a toujours été des épopées d’Homère (8e siècle avant notre ère) jusqu’à, disons, le culte des héros de la Résistance.

Par contre, le médecin dont la vocation était de lutter contre la mort au point de lui interdire de donner la mort (le serment d’Hippocrate des anciens Grecs interdit au médecin de pratiquer l’avortement), est appelé à la donner de plus en plus ! Non seulement par l’avortement mais par la possibilité de l’euthanasie qui rassemble de plus en plus de partisans !

Nous voilà donc dans un « monde à l’envers » en quelque sorte où le juge ne peut plus tuer mais où le médecin tuera de plus en plus fréquemment. Le prêtre et le soldat, quant à eux, sont appelés à disparaître, si le « progrès » continue sa route ! A quoi peuvent servir les prêtres, à quoi peuvent servir les soldats dans une société matérialiste de consommation ? Quel sens peut encore avoir le don de sa vie à autrui dans un monde qui plaide pour l’extension illimitée de l’ego et du plaisir immédiat ? Cette inversion des fonctions sociales devrait conduire nos compatriotes à s’interroger. Mais le conditionnement médiatique ne va pas dans ce sens. De plus en plus de pressions se font jour pour légitimer le rôle de tueur donné au médecin alors qu’une indignation générale se fait jour s’il s’agit de redonner au juge le pouvoir de donner la mort.

Le temps est venu où la prédiction de Nietzsche dans son « Ainsi parlait Zarathoustra » se réalise : Nietzsche dit que le monde moderne est celui des « derniers hommes qui ont inventé le bonheur ». « Idéal, amour, étoile, qu’est cela ? disent les derniers hommes. (…) Un peu de poison pour rendre la vie agréable (la drogue), beaucoup de poison pour la finir agréablement ». La mort comme façon de vivre plus agréablement (sans enfant non désiré, sans souffrance de la maladie) est la mort vue de façon « moderne », c’est-à-dire utilitariste. La mort est ainsi arraisonnée par le dispositif utilitaire (le « Gestell » de Heidegger (2)) qui domine notre vie sans que nous en ayons vraiment conscience. L’homme est de moins en moins un « mortel » conscient de sa condition tragique de finitude sur cette terre. Il devient la plus importante des matières premières au service du système techno-économique. Il perd ainsi sa liberté et son essence humaine largement à son insu.

Mais la réduction de la mort à un acte médical est revendiquée comme un progrès de l’humanisme ! La disparition de l’héroïsme des valeurs sociales directrice (héroïsme pourtant revendiqué notamment par toutes les Républiques précédentes) est considérée comme un progrès : rien ne doit s’opposer aux caprices de l’ego dans sa poursuite de la puissance et du plaisir ! La sécularisation matérialiste de la société est un progrès des Lumières ! L’homme est un animal et la raison est là pour satisfaire ses pulsions dans un cadre sécurisé !

On considère encore normal d’envoyer à la mort des jeunes gens honnêtes qui risquent leur vie pour le bien commun : soldats, policiers, pompiers ! Mais on est horrifié à l’idée de condamner à mort un monstre qui a torturé et assassiné une enfant ! Dans un monde où l’on ne croit plus guère au sacré, on affirme que la vie du grand criminel est sacrée et que l’homme ne peut avoir le pouvoir légal de la lui enlever ! Mais le flic ou le soldat peuvent crever car « c’est leur métier » : ils ont signé un contrat en ce sens ! Le criminel n’a pas signé de tel « contrat professionnel » donc sa vie ne peut être mise en jeu même s’il met en jeu la vie des autres ! Cette « idéologie du contrat » qui seule permet la « mort utile » n’est pas autre chose que la justification de l’opération qui consiste à faire de l’homme une matière première du système social dominant. On passe bien des contrats avec les fournisseurs de pétrole ! On peut perdre sa vie ou sa dignité pourvu que ce soit conformément à un « contrat » (le mot « contrat » est d’ailleurs valorisé chez les mafieux : pour éliminer un gêneur !)

Telle est la sensibilité de l’immonde moderne ! Elle est « sensible », ce qui n’empêche pas celle-ci d’être perverse ! Robespierre aussi était « sensible » ! Il expliquait qu’il fallait exterminer tous les Vendéens par pitié ! Par pitié pour la République ! En donnant aux médecins le monopole de donner la mort à l’avenir, ne créé-t-on pas cependant une « guillotine rampante » ?

Il est à souhaiter qu’un jour la liberté et la dignité de l’homme soient restaurés. Cela suppose certainement de retrouver un rapport « normal », noble et non ig-noble avec la mort !

Yvan BLOT
12/01/09
(©)Polémia
19/01/09

(1) Jean-François Mattéi,« La barbarie intérieure », puf, 2004, 334p.
http://www.polemia.com/article.php?id=1195
(2)Le « Gestell » ou « dispositif utilitaire » qui règle le monde
http://www.polemia.com/article.php?id=1818

Yvan Blot

vendredi, 28 novembre 2008

Le national-socialisme et l'antiquité

Le national-socialisme et l'antiquité

Le national-socialisme et l'Antiquité , par Johann Chapoutot (Presses Universitaires de France, 2008)

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"Le rapport du national-socialisme à l'Antiquité n'a guère suscité l'intérêt des historiens. Si on conçoit volontiers que les nazis aient pu mobiliser une authentique et indubitable germanité, on répugne à associer nationalsocialisme et Antiquité gréco-romai|ne. On rencontre partout cette association : dans les nus néo-grecs de Breker et de Thorak, dans l'architecture néo-dorique de Troost, dans les édifices néo-romains de Speer et dans les manuels scolaires qui présentent une vision surprenante de l'Antiquité méditerranéenne. L'auteur s'étonne d'une part de ce peu d'intérêt de la part des historiens, d'autre part s'interroge sur cette référence constante du régime nazi à l'Antiquité gréco-romaine. Quel besoin vient dicter le recours à l'Antiquité gréco-romaine alors qu'un racisme aussi obsessionnel que le nazisme semblerait exclure a priori toute référence autre qu'à une germanité strictement définie et circonscrite ? Or le but répété d'Hitler était de reconstruire la fierté d'une nation humiliée par le diktat de Versailles. Cette thérapie nationale ne passait pas seulement par une politique de réarmement et de mégalomanie territoriale, elle se devait de reconstruire une histoire prestigieuse en annexant le passé antique pour rehausser une fierté nationale humiliée en 1918 et 1919. On assiste alors à une réécriture de l'Histoire et de la race (construction d'un homme nouveau, le sujet nazi) qui annexe les Grecs et les Romains à la race nordique. Cet ouvrage fait ainsi pénétrer au coeur du projet totalitaire nazi : il s'agit de dominer non seulement le présent et l'avenir mais aussi un passé réécrit et instrumentalisé."

dimanche, 26 octobre 2008

Les fondements helléniques de la future "Révolution conservatrice" russe

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Les fondements helléniques de la future “Révolution Conservatrice” russe

 

Entretien avec Vladimir Wiedemann

 

Q.: Quand vous avez écrit votre livre “Znaki Imperii”, quelles étaient vos motivations?

 

VW: Après les événements d'octobre 1993, sur les ruines de l'ancien ordre communiste, on n'a pas créé un ordre nouveau. Commence alors pour la Russie une période d'extrême perméabilité, où toutes les tentatives de créer un ordre politico-social nouveau  —de quelque nature que ce soit—  ont eu lieu. C'est dans ce contexte que j'ai décidé d'apporter ma propre contribution, de donner mon propre point de vue et d'indiquer une voie alternative, tout en proposant une interprétation prospective de l'histoire européenne en général mais cette fois d'un point de vue russe: cette interprétation avait déjà été amorcée en son temps par le régime communiste, mais on ignorait ces démarches en Europe occidentale.

 

Q.: Pouvez-vous nous résumer brièvement les principaux arguments de votre livre?

 

VW: Je peux le résumer en dix points principaux, qui figurent d'ailleurs dans mon ouvrage, sous forme d'un chapitre autonome. Il me paraît nécessaire de citer in extenso  au moins un de ces dix points, en commençant par l'envoi de l'Evangile selon St. Jean: «Au départ, il y a le Verbe, et le Verbe est auprès de Dieu et Dieu est le Verbe» (Jean, 1,1). Le Verbe (le Logos) est création de Dieu, son Institution Absolue. L'Institution qui se manifeste par le Verbe est la Hiérarchie qui, en tant que telle, est l'Empire. L'idée d'Empire est sacrée dans l'absolu et est éternelle: elle est la mesure de l'ordre hiérarchique qui précède toute création émanant du Logos. L'idée d'Empire est le fondement créé par Dieu pour ordonner le monde des hommes; l'idée d'Empire est une Forme sanctionnant l'institutionalisation de l'Etre dans l'Histoire, laquelle est le “temps humain” (l'Eon), déterminé par la Providence. L'histoire humaine, qui devrait être déterminée par l'idée d'Empire, s'étend du jour de la création d'Adam jusqu'au jour du Jugement Dernier. Tel est le temps donné pour réaliser l'idée d'Empire, pour parfaire la Genèse de l'être social et de l'ordre des hommes. L'Homme, dans l'absolu, fait partie de la Hiérarchie Céleste et la Porte du Salut et de la Vie éternelle lui est ouverte.

 

La société ordonnée selon des principes absolus est le Règne terrestre, reflet du Régne céleste. Ce Règne de la Vérité dominera la Terre et réalisera la prophétie évangélique du Règne millénaire de Dieu qui sera suivi par le Jugement Dernier, la Fin du Monde, la fin de l'histoire humaine à l'enseigne du Verbe divin.

 

Le premier à avoir annoncé l'idée du Vrai Règne est Jésus Christ: c'est pour cette raison qu'il est le Roi des Rois, le César (Tsar) sacré. A travers sa personne, avec la bénédiction de l'esprit saint, advient la Communion dans l'Ordre supérieur, l'avènement de l'idée d'Empire sous la forme de l'Eglise avec la Hiérarchie Céleste. Le jour où l'esprit saint est descendu sur les Apôtres est le jour où s'est réalisé le testament de la Terre sainte. C'est le jour de la fondation de l'Eglise chrétienne sous la forme d'une communauté apostolique, premier signe de l'incarnation de la Sainte Vérité de l'idée d'Empire, dans l'orbite d'une société et d'un monde marqué par le péché (un monde cosmico-païen). La Communauté apostolique est historiquement la première institution sociale d'ordre divin et humain, constitue le cadre idéal et primordial de l'Eglise écouménique et, simultanément, de l'Empire écouménique. L'orthodoxie est une tradition qui exprime authentiquement une forme institutionnelle de ce type, car elle affirme le culte du Pouvoir impérial, car elle tire sa légitimité de Byzance, où se manifestait la construction symphonique de l'Empire chrétien dans sa forme la plus classique. Byzance constitue en effet l'apparition de l'Ordre hiérarchique du Règne céleste, tel qu'il a été conçu par les premiers chrétiens, mais, sur le plan théologique, l'idée impériale ne se réalisera vraiment qu'à la fin des temps. La Russie est l'héritière de l'idée impériale orthodoxe-byzantine: c'est pourquoi Moscou est perçue comme la “Troisième Rome”, nouveau pôle écouménique des civilisations, ce qui revient à dire que Moscou est pour nous le pôle de l'Esprit actif du droit divin dans l'ordre humain: de l'Harmonie symphonique entre la vérité évangélique et le Droit romain.

 

Q.: En analysant votre point de vue, on peut affirmer que vous désirez le reconstitution d'une Tradition chrétienne-impériale. Mais comment cela pourrait-il être possible, vu le type de vie que vivent les hommes d'aujourd'hui, vu la façon dont on interprète le monde de nos jours, vu les dispositions intérieures de l'homme moderne face à la nature et à la société? Comment sur d'aussi mauvaises bases pourra-t-on reconstruire l'ordre traditionnel que vous envisagez?

 

VW: En Russie, l'Eglise est en train de renaître et elle est bien vivante, tout comme les valeurs traditionnelles qu'elle véhicule: c'est à partir de cette renaissance qu'on pourra tenter une reconquista et une refondation, pour la Russie, d'une identité historique après la parenthèse soviétique. Avec mon livre, je veux aider à promouvoir une telle reconquista, accentuer cette tendance générale vers la traditionalité, vers la recherche d'une authentique identité historique. Cette tendance actuelle vers une restructuration de l'Eglise et de l'Empire russes ne doit pas être interprétée seulement comme une vision conservatrice, mais comme une véritable révolution, une révolution conservatrice qui envisage de façonner l'avenir selon ses principes.

 

Q.: Si votre révolution conservatrice prend forme, elle prendra forcément forme en Russie et donnera naissance à un nationalisme qui sera incompréhensible en Europe occidentale, où on n'imagine plus qu'une société libérale-capitaliste et fondamentalement athée? De votre point de vue, la Russie ne serait pas en mesure de proposer pour l'avenir une vision universelle, acceptable en tant que telle par les Européens catholiques et protestants ou par les populations de la Fédération de Russie qui sont de tradition islamique?

 

VW: Je crois que notre vision orthodoxe pourra séduire Catholiques, Protestants et Musulmans, parce qu'à la base de la culture européenne chrétienne orthodoxe et catholique, voire à la base de nombreux fondements culturels dans l'aire islamique, nous trouvons l'hellénisme qui permet la convergence entre ces trois traditions qui se sont déployées dans l'Eurasie. Déjà avec Alexandre le Grand l'hellénisme a eu la fonction d'agréger les diverses cultures et peuples des Balkans à l'Indus et du Nil à la Sogdiane. Ensuite, l'hellénisme a servi à étayer toutes les constructions philosophiques du christianisme. Il a survécu à la chute de l'Empire romain occidental dans l'Empire byzantin et dans l'Eglise orthodoxe. Enfin, il a influencé de nombreux philosophes islamiques. Moscou, en tant qu'héritière de Byzance, est aussi, en même temps, l'héritière de Rome et d'une vision universelle de l'Empire. Dans ce sens, la voie russe de la révolution conservatrice universelle qui prend appui sur l'Eglise et sur l'Empire, n'est pas une voie qui s'oppose à une voie analogue ouest-européenne mais au contraire une voie qui fait référence aux mêmes fondements helléniques. Je prône donc une révolution conservatrice pour susciter une nouvelle renaissance qui se réfèrera au passé, mais non dans le but de répéter le mode antique. Je veux une révolution pour forger l'avenir! Je pense à une renaissance russe qui ne s'exprimera pas par l'anti-catholicisme mais renouera avec l'héritage byzantin.

 

Q.: Il me semble pourtant, vu l'actuel système économique en vigueur dans le monde entier depuis la chute du soviétisme, que proposer un statut antérieur à celui de 1914, nonobstant le regain d'intérêt pour les valeurs traditionnelles, est une impossibilité pratique et constitue un choix extrêmement dangereux pour l'humanité entière, étant donné le niveau de technicité et d'efficacité des armements modernes. Dans votre vision d'une révolution conservatrice tournée vers l'avenir, quelles sont les solutions économiques qui permettront à tous de se dégager de la cangue du modernisme et de retourner aux valeurs spirituelles antiques et universelles?

 

VW: Nous n'avons pas l'intention de reconstituer un ordre économique semblable à celui qu'il y avait avant 1914! Le nouvel ordre économique devra se baser sur un nouveau droit qui règlera les rapports entre propriété privée et propriété collective. Dans ce droit, l'Eglise, elle aussi, aura un rôle économique à jouer, de même que l'appareil militaire qui, par sa nature même, relève du collectif. Tout cela dans le perspective traditionnelle byzantine de la “symphonie”, de l'union harmonique du peuple, de l'Eglise et du Pouvoir (impérial). Le Pouvoir impérial, incarné par le Tsar, s'exercera à vie et sera élu par ceux qui auront le titre de sénateur, avec l'approbation des hiérarques supérieurs de l'Eglise. Le Tsar n'aura pas le droit de transmettre son titre ni par voie héréditaire ni en vertu de désirs personnels. Le Tsar confirmera l'élection par le Sénat du chef du gouvernement qui aura pour tâche de former le cabinet des ministres. Le Tsar aura le droit de veto contre toute décision prise par le gouvernement et le droit de suspendre celui-ci. Autour du Tsar se constituera un organe de gouvernement, la “Chancellerie de l'Empire” qui comprendra le ministre de l'intérieur, ainsi que celui de la défense, et les membres de la Commission des problèmes immobiliers, la gestion des affaires religieuses et le Conseil supérieur de la Constitution. Le Tsar est le chef militaire absolu, ce qui implique de réorganiser totalement l'appareil militaire avec l'appui de la société et dans la société.

 

Avant d'arriver aux problèmes économiques, je voudrais évoquer cette réforme militaire, que je résumerai aux points suivants:

a) Constitution d'un “fond territorial impérial” qui sera subdivisé en latifundia distribués aux officiers de carrière (y compris ceux qui sont pensionnés) ainsi qu'aux vétérans. Création de latifundia pour les Cosaques et fondation de colonies pour les Cosaques, assorties d'une forme spéciale d'autonomie.

 

b) Création d'une gestion impériale pour tout le complexe de la Défense, en trois secteurs: un secteur productif, un secteur pour les fournitures, un secteur pour la recherche (avec une branche pour l'instruction et une autre pour la spécialisation). Tout travail au sein d'une entreprise axée sur la défense équivaut à un service militaire, cependant, après un long service, cette catégorie de travailleurs ne recevra pas de latifundia, mais une participation équivalente en actions. La fourniture en biens alimentaires pour l'armée et l'industrie de la défense sera la tâche des propriétaires de latifundia émanant du fond territorial impérial. Précisons que ces latifundia, sauf exception, ne seront pas héréditaires.

 

Pour ce qui concerne l'Eglise, les points suivants devront être pertinents sur le plan économique:

a) Création d'un fond spécial de propriété foncière pour l'Eglise et pour les monastères qui sera redistribué à chaque communauté ecclésiale particulière et à chaque monastère.

 

b) Implication de l'Eglise dans la politique sociale de l'Etat. Intronisation d'une magistrature ecclésiastique chargée de contrôler toutes les institutions et les organisations de l'Etat gérant l'assistance publique, comme par exemple, les institutions de l'Etat en charge d'assister les enfants en bas âge, de gérer les cures de revalidation et d'assurer l'assistance sanitaire. L'approvisionnement de toutes ces institutions en biens alimentaires devra être assuré par les fonds agricoles de l'Eglise et des monastères.

 

c) Création de petites manufactures, de services sociaux, de centres culturels et de centres d'instruction populaires sous le contrôle de l'Eglise.

 

d) Implication des représentants de l'Eglise dans l'activité des organes administratifs municipaux et dans toutes les instances des tribunaux (les tribunaux seront mixtes).

 

Entre l'armée et l'Eglise, il faudra assurer le développement d'une caste de petits et de moyens propriétaires. La fonction de l'Empereur, outre celles que nous avons déjà évoquée, sera de garantir l'équilibre harmonieux entre tous ces groupes.

 

Q.: Comme vous le savez, à l'intérieur de la Fédération de Russie vivent de fortes communautés islamiques. L'Islam n'est pas seulement une tradition spirituelle ou religieuse, mais avance également une conception de l'économie et de la société, indissociable de la foi et de la pratique religieuses. Comment voyez-vous le rapport que pourront entretenir ces communautés islamiques avec cette vision byzantine et orthodoxe de l'Empire?

 

VW: Je vois clairement à quelles conceptions du droit et de l'économie en Islam vous faites référence et je pense que les peuples musulmans auront toute la liberté d'appliquer leur forme de droit à l'intérieur de leurs propres communautés islamiques, à condition bien sûr que l'exercice de ce droit ne contribue pas à déstabiliser l'harmonie de l'Empire.

(entretien paru dans Orion n°138-139, 3/4-1996, propos recueillis par Haroun Abdel Nour; trad. franç.: Robert Steuckers).

samedi, 04 octobre 2008

R. Jaulin: l'univers des totalitarismes

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L'univers des totalitarismes

 

Robert Jaulin est ethnologue et directeur de recherches au CNRS, spécialiste de l'ethnocide, phénomène caractéristique de notre modernité finissante, où les peuples meurent des zones arctiques à l'Amazonie parce que la consommation facile les conduit à oublier leurs modes de vie ancestraux. Son dernier livre porte sur les origines du mode de pensée totalitaire, aujourd'hui triomphant dans notre magnifique société occidentale, aboutissement fantastique de tous les messianismes. Jaulin décrit l'esprit totalitaire comme caractéristique du monde proche- et moyen-oriental, en un mot de la culture sémitique. Le dieu jaloux d'Israël, calque métaphysique des monarques absolus mésopotamiens, assyriens et autres est bien à la base des totalitarismes, politiques, religieux ou économiques, démontre Jaulin. Le livre est diffficile mais constitue une excellente ethnologie de ce qui apparaît aux Européens comme le “non-être”. Jaulin cite des textes d'Ibn Khaldoun (1322-1406) sur les Arabes, démontrant par là même que l'irruption des cavaliers du désert arabique en zone méditerrannéenne et “romaine” a été perçue comme un choc: “En raison de leur nature sauvage, les Arabes sont des pillards et des destructeurs. Ils pillent tout ce qu'ils trouvent sans combattre ou sans s'exposer... ils sont une nation sauvage aux habitudes de sauvagerie invétérée... Mais cette attitude naturelle est incompatible et en contradiction avec la civilisation”. Ou encore: “On remarquera que la civilisation s'est toujours effondrée avec la poussée de la conquête arabe”. Ces citations, qui pourraient être mésinterprétées, montrent très bien l'incompatibilité de la fougue et de la mobilité nomades avec les civilisations sédentaires, dont Ibn Khaldoûn, originaire de l'actuelle Tunisie, était un ressortissant, disons un Romain islamisé. Cet ouvrage de Jaulin devrait être lu en même temps que les réflexions du géopolitologue allemand du XIXième siècle, Friedrich Ratzel, sur les peuples nomades (qu'il jugeait “destructeurs” mais “moraux” et plus “solidaires” que les sédentaires), ou de Nicolas Danilevski qui constatait l'ambiguïté de ces peuples nomades. Ibn Khaldoûn a été un précurseur de la sociologie et bon nombre de ses remarques peuvent être considérées comme les bases de la géopolitique.

 

Le livre de Jaulin est un bon livre, au jargon parfois ésotérique, sur les origines assyriennes, mésopotamiennes et judéo-chrétiennes du totalitarisme. En cela, Jaulin s'oppose aux défenseurs du caractère judaïque de l'humanisme, qui reste toutefois une invention grecque.

 

Patrick CANAVAN.

 

Robert JAULIN, L'univers des totalitarismes, L. Talmart, 140 FF.

 

jeudi, 25 septembre 2008

Citation de Jean Brun

Pythagore.jpgNous pourrions dire qu'un des drames essentiels de notre époque se trouve dans ce "règne de la quantité" qui ne nous donne plus du nombre qu'une conception résiduelle. Nous affirmons volontiers que "comprendre c'est mesurer", nous nous rendons maître et possesseurs de la nature", nous développons une puissance technique de plus en plus considérable mais, si nous savons bien de quoi la science et la technique nous libèrent, nous oublions de nous demander en vue de quoi elles nous rendent libres. Nos mesures sont de plus en plus privées de Mesure et nous vivons chaque jour davantage sous le joug de violences techniques qui, pour douces et insidieuses qu'elles soient, n'en sont pas moins des plus dangereuses. En outre, notre conception résiduelle de la quantité s'exerce dans un nouveau domaine : celui de la statistique. Celle-ci nous amène à confondre la moyenne et la norme, ce qui se fait et ce qui devrait se faire, la quantité et la qualité; c'est ainsi que nous pensons volontiers qu'un bon livre est celui qui se vend à des centaines de milliers d'exemplaires, que la vente d'un disque dépassant le million d'exemplaires nous indique que nous sommes en présence d'une oeuvre de qualité. Le culte du record et de la performance envahit tous les domaines et se détache sur un fond de gratuité tel que l'homme d'aujourd'hui, à qui l'on propose de tous cotés des explications de plus en plus nombreuses empruntées à la science, à l'histoire ou à la politique, se reconnaît bien volontiers dans les héros de l'absurde qui montent en haut de pentes de plus en plus escarpées, des rochers de plus en plus lourds sans savoir en vue de quel but a lieu un tel déploiements de forces. Le "désenchantement des sociétés techniciennes" dont parle Max Weber, vient de ce que l'homme des pays surdéveloppés possède aujourd'hui une infinité de moyens qu'il est impuissant à mettre au service d'une fin digne de ses efforts et capable de leur donner un sens.

Il est donc toujours temps de nous souvenir que Pythagore conseillait à ses disciples de se demander chaque soir: " Quelle faute ai-je commise ? Quel bien ai-je fait ? Quel devoir ai-je oublilé ? " Le règne de la quantité et celui de la puissance ne devraient pas nous faire croire que nous sommes désormais dispensés de nous poser quotidiennement ces trois questions.

Jean Brun, Les présocratiques

samedi, 23 août 2008

Dionysische wijsheid

Dionysische wijsheid

jeudi, 31 juillet 2008

Omero nel Baltico

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Carlo Terracciano

 

OMERO NEL BALTICO

 

Felice Vinci, Omero nel Baltico

Saggio sulla geografia omerica

Palombi Editori, Roma, 2002 (Terza edizione aggiornata), Pp.512, euro 22,50

 

Dove era situata veramente l’antica Troia che nell’Iliade destava l’ira funesta del pelìde Achille e di legioni di studenti costretti a studiarne le gesta? In Finlandia, naturalmente..! E Itaca ventosa, patria dell’astuto Ulisse (quello del “cavallo di Troia” appunto), alla quale l’eroe dell’Odissea tornò dopo anni di peregrinazioni per terra e per mare, a compiervi la nota vendetta su quei porci dei Proci, mentre Penelope [non] filava (salvo poi rifuggirsene via verso il folle volo di dantesca memoria)? Ma è ovvio: in Danimarca, patria d’origine di Nessuno ben qualche millennio prima che del principe Amleto. E l’Olimpo? A nord dello Stige e a sud dell’Ade, praticamente… sul Circolo Polare Artico! Per non parlare dell’Eden, della mitica “terra promessa”, stillante latte e miele alla confluenza dei quattro fiumi che si dipartono dal Paradiso Terrestre, il Pison, il Gihon, il Tigri e l’Eufrate; niente a che vedere con il nostro Medio Oriente oggi in fiamme. Qui siamo addirittura poco sotto Capo Nord, in piena Lapponia. Ci sono nella storia dello scibile umano delle opere, teorie, scoperte che improvvisamente ribaltano le conoscenze, presunte,  le radicate convinzioni di generazioni e generazioni durante i  secoli.

 

E la loro validità è data intuitivamente anche dal fatto che, leggendole come un romanzo appassionante, tutto ci sembra chiaro, lineare, consequenziale; e ci si meraviglia semmai di non averci pensato prima, tanto era evidente (a posteriori) quello che stava sotto gli occhi di tutti e, forse proprio per questo, non si era mai notato.  “Omero nel Baltico” di Felice Vinci (un nome un fato) è una di queste opere che con naturalezza e scientificità ribalta completamente tremila anni di cultura classica euro-mediterranea.  Il contenuto rivoluzionario di questo testo, arrivato in breve alla terza edizione, è sintetizzato dallo stesso autore in poche righe poste all’inizio delle “Conclusioni”: “Il reale scenario dell’Iliade e dell’Odissea è identificabile non nel mar Mediterraneo, ma nel nord dell’Europa. Le saghe che hanno dato origine ai due poemi provengono dal Baltico e dalla Scandinavia, dove nel II millennio a.C. fioriva l’età del bronzo e dove sono tuttora identificabili molti luoghi omerici, fra cui Troia e Itaca; le portarono in Grecia, in seguito al tracollo dell’ "optimum climatico", i grandi navigatori che nel XVI secolo a.C. fondarono la civiltà micenea: essi ricostruirono nel Mediterraneo il loro mondo originario, in cui si era svolta la guerra di Troia e le altre vicende della mitologia greca, e perpetuarono di generazione in generazione, trasmettendolo poi alle epoche successive, il ricordo dei tempi eroici e delle gesta compiute dai loro antenati nella patria perduta.

 

Ecco, in estrema sintesi, le conclusioni della nostra ricerca”. Un sintetico riassunto di cinquecento fitte pagine frutto di dieci anni di lavoro di un ingegnere romano di cinquantasette anni, appassionato ma critico conoscitore di quei classici sui quali si basa la nostra cultura europea. Felice Vinci prende spunto dalla segnalazione di Plutarco sulla collocazione geografica dell’isola di Ogigia, a lungo dimora di Odisseo trattenutovi dalla dea Calipso, “a cinque giorni dalla Britannia” per iniziare la sua indagine e ribaltare la geografia mediterraneo dei due poemi attribuiti al cieco Omero, ma notoriamente di diversi autori, spostando le gesta guerriere della conquista di Troia ed il viaggio di ritorno a casa di Ulisse dalle nostre latitudini a quelle nordiche: il Baltico in primis, la penisola scandinava, l’estremo nord circumpolare.

 

Ecco allora che ritroviamo la Colchide , le Sirene, Scilla e Cariddi e la stessa Trinacria lungo le frastagliate coste della Norvegia settentrionale, tra fiordi e la Corrente del Golfo. Mentre le originarie Cipro, Lemno, Chio, il Peloponneso, ma anche Atene o Sparta per fare solo qualche esempio, ritrovano l’originaria collocazione tutt’intorno al Mar Baltico. E Troia dalle imponenti mura, a controllare lo stretto strategico dei Dardanelli, le rotte tra Mar Nero e Mediterraneo? Uno sperduto, tranquillo paesino della Finlandia meridionale, a cento chilometri dalla capitale Helsinki: l’attuale Toija, risvegliata dalla silenziosa quiete plurimillenaria e proiettata da un ingegnere italiano dalle brume dell’oblio sotto i riflettori della cronaca. Più precisamente su un’altura boscosa tra Toija e la vicina Kisko si svolsero le battaglia tra Achei e Troiani per i begli occhi di Elena, anche se bisogna dimenticare le ciclopiche mura dell’area dell’attuale Hissarlik in Turchia e la scoperta di Schliemann, per più modesti fossati e palizzate di solido legno dei boschi circostanti, quelli dei tempi dell’età del bronzo. Biondi guerrieri nordici dagli occhi cerulei, coperti di mantelli e armature adeguate ad un clima non certo mediterraneo, anche se meno rigido dell’attuale, combattevano con spade di bronzo e asce di pietra.

 

La coalizione di popoli baltici contro Ilio era sbarcata da agili navi con doppia prua che possiamo immaginare molto simili a quelle vichinghe di duemila anni dopo. E non deve sembrare ardita l’ipotesi di marinai e guerrieri che, quattromila anni fa, corrono i flutti oceanici nord-atlantici fino all’Islanda e oltre, se solo si pensa a quello che riuscirono a fare i loro pronipoti vichinghi prima e dopo l’anno Mille; arrivare da una parte in America del nord ( la Groenlandia “Terra verde” e la Vinlandia , “Terra della vite”, a dimostrazione di un breve periodo di mutamento climatico favorevole) e dall’altra attraversare tutta la Russia fino al Mar Nero e Bisanzio. Per non parlare dell’epopea Normanna in Sicilia e nel Mediterraneo.

 

Oltre allo studio pignolo della toponomastica comparata, il Vinci poggia le basi delle sue straordinarie scoperte non solo sulle concordanze dei nomi, ma anche su solide basi geografiche, morfologiche, climatiche, descrittive, nonché storiche e mitologiche: una cultura di tipo olistico, veramente enciclopedica, che lo porta a smantellare pezzo per pezzo, passo per passo, riferimento per riferimento, mito per mito, l’ambientazione mediterranea dei poemi omerici, per ricollocarli nell’habitat originario, la Scandinavia ed il Baltico appunto. Uno dei punti di riferimento di Vinci è l’opera di Lokamanya Ba˘l Gangâdhar THILAK (1856-1920) il bramino e patriota indiano autore de “La dimora artica dei Veda” e “Orione.

 

A proposito dell’antichità dei Veda”. Secondo il Tilak il sacro testo dell’India, il più antico, come il popolo che lo creò, avrebbero avuto origine dal Polo Nord, che naturalmente in un lontano passato era terraferma ed aveva una temperatura mite. Uno sconvolgimento climatico forse dovuto allo spostamento dell’asse terrestre costrinse i nostri lontani progenitori, gli Arya, ad una migrazione ovviamente verso sud. Un ramo si diresse verso l’attuale penisola scandinava, la Finlandia ed il Baltico: proprio quello che Felice Vinci identifica con i popoli dell’elenco delle navi dell’Iliade ed i loro avversari alleati dei troiani. Altri rami sarebbero discesi, lungo i fiumi eurosiberiani sempre più a sud e ad est, dando quindi origine alle varie civiltà del Medio Oriente (i Sumeri ?), Persia (l’Avesta è quindi complementare ai Veda, sotto tale aspetto descrittivo di una sede artica originaria), India (con la sovrapposizione alle popolazioni scure precedenti, da cui nascerebbe poi il sistema castale), fino alla Cina e al Giappone (gli Ainu). E si possono ipotizzare anche scenari simili per le Americhe con il successivo sorgere di civiltà come quella Tolteca, Atzeca o pre-incaica del Lago Titicaca. Insomma in uno stesso periodo di tempo sorgono quasi d’incanto civiltà raffinate, templi imponenti, le piramidi, gli imperi da cui proviene la nostra civiltà eurasiatica.

 

Così i popoli dell’area baltico-nord atlantica, alla fine dell’optimum climatico dell’età del bronzo migrano ad ondate verso i territori più caldi ed il Mediterraneo, ma portandosi appresso la memoria storica delle aree d’origine, le saghe, le leggende, i miti e gli Dei. Un ricordo dei primordi che si riverserà in una trasposizione toponomastica dalle terre originarie  a quelle di nuova acquisizione tutt’attorno al Mediterraneo. Un’operazione di preservazione della propria memoria storica che d’altra parte non poteva essere perfettamente collimante, data la diversità sia geografica che climatica tra i due scenari geopolitici. Per tale motivo troviamo nell’Iliade e nell’Odissea una serie di riferimenti geografici, di collocazioni e ambientazioni completamente fuori luogo rispetto al Mediterraneo, ma che si adattano perfettamente alle latitudini nordiche; e questa è la grande “scoperta” di Felice Vinci destinata a rivoluzionare le nostre conoscenze classiche. E’ più che naturale, quasi ovvio, che un simile ribaltamento dell’impianto dei due poemi epici troverà una chiusura pressoché assoluta nel mondo accademico, tra i professoroni di greco e latino che hanno sempre pontificato sull’argomento.

 

Questo “Omero nel Baltico” sarà deriso e/o trattato con sprezzante sufficienza, quando non violentemente attaccato, anche perché un profano, un “ingegnere” è arrivato dove i cultori della classicità neanche supponevano si potesse ricercare. Peggio ancora  si tenterà di seppellire queste geniali intuizioni sotto il silenzio. Un’opera di ostracismo culturale già iniziata, se solo si consideri che questo testo così “sconvolgente” e rivoluzionario non è ancora stato neanche preso in considerazione dalla pseudocultura ex-cathedra. E non ultimo anche per certe implicazioni d’ordine storico e politico.

 

Per fare solo un esempio l’autore, ricollocando all’estremo nord l’area mesopotamica d’origine di Abramo e del monoteismo, la “Terra Promessa”, tende a ridare unità originaria alle stirpi “bibliche”, rispettivamente discese da Sem, Cam e Jafet. Anche il famoso “diluvio universale” potrebbe aver avuto un differente scenario, con la fine dell’optimum climatico, e l’Ararat con la sua Arca incagliata una verosimiglianza maggiore nel mutato contesto fisico e geografico. I cosiddetti “semiti” poi, ebrei compresi, sarebbero loro stessi nordici (a parte la conversione dei Cazari del VII-VIII secolo d.C.) e la loro “terra promessa” non sarebbe quindi la Palestina bensì l’estremo Nord, tra Norvegia e Finlandia: la Lapponia !

 

Tutto questo, è ovvio, non avrà particolari conseguenze politiche attuali, specie per il povero popolo palestinese d’oggi (i Filistei d’origine indoeuropea); tuttavia, fossi nei panni dei Lapponi, comincerei a preoccuparmi… Comunque sia  la verità di certe scoperte ha una tale forza d’impatto, una tale intrinseca vitalità per cui anche la congiura del silenzio sarà prima o poi destinata ad infrangersi. Lo dimostrano le tre edizioni in brevissimo tempo che hanno fatto di “Omero nel Baltico” un successo editoriale, senza bisogno di molta pubblicità o di una editrice di grido. Il testo di Felice Vinci è anche correlato di numerose cartine geografiche esplicative e, alla fine, di varie pagine di foto anche aeree che ci offrono l’immagine odierna dei luoghi trattati nel testo. Nella pianura ora allagata di Aijala correvano, tra Toija e il mare, gli eserciti di Achei e Troiani, tra un attacco ed una ritirata. Ai piedi di un’altura boscosa della Finlandia meridionale, in vista delle scure acque del Baltico Ettore e Achille si affrontavano 3500 anni or sono  in un epico duello mortale che sarebbe stato cantato attorno al fuoco dagli aedi a venire, fino ad approdare sotto un altro cielo, in un’altra terra, su un altro mare: il nostro, il Mediterraneo.

Carlo Terracciano 

 

vendredi, 18 juillet 2008

Lectures pour l'été

Conseils de lecture estivaux

Parce que l'été est souvent l'occasion de lire (ou relire) des ouvrages que l'on a parfois même pas le temps d'entamer au cours de l'année, les JI Pays d'Aix vous proposent une sélection de livres qui vous feront passer un été à la fois formateur, enraciné, enrichissant mais reposant, pour lire à l'ombre des pins et sous la surveillance des cigales...  L'école des cadres de "Synergies Européennes", dans ses sections de Wallonie, ne peut que souscrire à ce choix, partagé par les Identitaires genevois et provençaux. Nous leur adressons un salut fraternel!

 

Histoire de notre civilisation :

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 Depuis Albert Thibaudet, écrivant en arrière des tranchées de 1917 sa Campagne avec Thucydide, personne n'ignorela signification de la guerre du Péloponnèse pour les Européens du XXème siècle et donc d'aujourd'hui. Pour Thibaudet, laguerre fratricide qui opposa toutes les cités grecques regroupées autour d'Athènes et de Sparte au Vème siècle avant notre ère, préfigurait la Grande Guerre de 14-18, en attendant celle de 39-45. Aucune guerre dans l'histoire n'est aussi riche d'enseignements. Ce fut un affrontement titanesque entre la puissance maritime, impérialiste et commerciale d'Athènes et la puissance continentale de Sparte la "militariste". Mais, en dépit des théories en faveur d'Athènes, Sparte finalement l'a emporté, en se dotant d'une marine de combat. Ce fut une guerre fratricide, totale et sans merci, multipliant les massacres et les opérations de terreur entre Grecs (comme la guerre civile européenne de 1917-1945...). Ce fut une guerre fatale dont les vainqueurs sortirent tout aussi épuisés que les vaincus. Après -404, c'en était fait de l'ancienne indépendance grecque (comme l'Europe après 45, soumise à l'impérialisme américain...). Politiquement et humainement, la Grèce avait commis un suicide. Ne subsistait que le souvenir impérissable d'une civilisation déjà millénaire. Historien américain (université de Californie), Hanson reprend l'historique de ce conflit, s'inspirant bien entendu du récit incontournable de Thucydide (source: La NRH, juillet-août 2008).

La Guerre du Péloponnèse, par Victor Davis Hanson (Flammarion), 496 p., 26€ 

 

 

 

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La civilisation romaine offre à l'homme moderne un visage original et sans égal. Elle seule a su dominer un empire immense pendant une aussi longue période ; elle seule a fait de la paix et de la prospérité de ses provinces sa préoccupation première ; elle seule a réussi à tisser un lien d'égalité entre tous les hommes libres de l'Empire en leur accordant les mêmes droits qu'aux citoyens de Rome. La seule civilisation qui ait réussi à unir dans la pax romana des peuplades aussi différentes, et surtout hostiles.

L'observateur prend rapidement conscience que les mots utilisés pour qualifier le pouvoir romain, ceux "d'impérialisme", de "colonialisme", de "nationalisme"..., ne correspondent en rien à la réalité historique. Le Romain portait sur les êtres et les choses un regard différent du nôtre ; sa société ne ressemblait guère à la nôtre (la nécessité de la transmission des valeurs, la tutelle du pater familias dans les familles romaines, le primat de la communauté sur l'individu, ... Autant de schémas sociétaux aujourd'hui disparus !). Et cependant, sa culture a posé les fondements de notre identité européenne. Son souci d'humanité a orienté durablement notre conception moderne des valeurs humaines. A tel point que nous pouvons dire "nos ancêtres les Romains" en songeant à la langue que nous parlons (le français, langue latine par excellence), à l'Eglise catholique et romaine (dont la France est "la fille aînée" selon l'expression consacrée), au droit romain (fondement des droits européens continentaux, influence des droits anglo-saxons aussi), à notre Provence qui est selon Pline "plus qu'une province, une autre Italie", ...

À nous d'en nourrir notre réflexion sur notre identité, car, comme le notait Paul Valéry, « l'histoire, je le crains, ne nous permet pas de prévoir ; mais, associée à l'indépendance de l'esprit, elle peut nous aider à mieux voir. »

Rome, la gloire et la liberté - Aux sources de l'identité européenne, par Jean-Noël Robert, (Les Belles Lettres), 378 p., 2008 

 

A propos du Félibrige, avant-garde du régionalisme provençal : 

languedocpourtendardts9.jpgLe félibrige, fondé en 1854 par Frédéric Mistral, a pour ambition de sauver et promouvoir la langue des pays d’oc. Il a rassemblé depuis près de cent cinquante ans des dizaines d’écrivains, de poètes, d’artistes, de linguistes, d’historiens ou tout simplement d’amoureux de la langue d’oc. À travers l’étude de plusieurs personnalités, célèbres ou oubliées, cet ouvrage présente ce groupe d’hommes et de femmes, d’origines et d’opinions parfois opposées, mais réunis pour sauvegarder ou illustrer une langue régionale. De Mistral à René Jouveau, de Félix Gras à Théodore Aubanel, des félibres rouges aux félibres blancs, des Provençaux aux Gascons, des Auvergnats aux Catalans, ce livre propose un véritable panorama du monde félibréen. Les débats qui agitent les félibres ont pour thème la beauté ou la richesse de la langue maternelle, mais aussi le fédéralisme, le patriotisme, le nationalisme, le séparatisme ou encore l’occitanisme, sujets pouvant avoir des répercussions au niveau national. Au cours de leur histoire, ces personnes ont-elles su créer un large mouvement populaire et construire ainsi une communauté d’intérêts ? Ou bien se sont-elles enfermées dans des disputes néfastes aux buts qu’elles s’étaient donné ?

Ce livre devrait permettre à chacun de savoir comment se placer par rapport à l'héritage du Félibrige que nous autres, identitaires provençaux, devons assumer comme celui de nos pères en matière de défense de notre identité charnelle et régionale. Parce que leurs questionnements sont aussi les nôtres : sommes-nous "fédéralistes" ou "indépendantistes" ? Devons-nous "aimer la France plus que tout" (Félix Gras) ? Comment faire cohabiter notre identité provençale avec notre identité nationale ? L'amour de la Provence est-il compatible avec celui de la France ? En tant que régionalistes, devons-nous en vouloir au régime politique républicain ou à la France toute entière ? En somme, il nous appartient, en quelques sortes, d'être modestement de "nouveaux Félibres" et, pour ce faire, de faire appel aux anciens...

La langue d'oc pour étendard, les Félibres (1854-2002), par Simon Calamel et Dominqiue Javel, (Privat), 288 p., 2002 

 

  Le grand classique :

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L’objet de ce livre est un retour aux sources, l’auteur s’interroge sur ce qu’est l’Europe et qui sont les Européens. Cette identité qui n’a rien à voir avec l’Union Européenne remonte à la préhistoire, comme le suggère le sous-titre « 30'000 ans d’identité ».  Le constat est clair, l’Europe est en grand danger. Partout dans le monde les identités s’affirment et seuls les Européens nient la leur.

Cette négation est expliquée par le nihilisme dont on trouve l’origine dans le matérialisme. L’auteur s’attache ensuite à expliquer comment se battre contre cet état de fait. L’arme que les Européens ont entre leurs mains est la Tradition, il faut vivre selon celle-ci. C’est-à-dire :

Vivre selon la Tradition, c’est se conformer à l’idéal qu’elle incarne, cultiver l’excellence par rapport à sa nature, retrouver ses racines, transmettre l’héritage, être solidaire des siens. Cela veut dire également chasser de soi le nihilisme, même si l’on se sacrifie en apparences aux normes pratiques d’une société qui est asservie par le désir. Cela implique une certaine frugalité afin de se limiter pour se libérer des chaînes de la consommation. Cela signifie retrouver la perception poétique du sacré dans la nature, l’amour, la famille, le plaisir et l’action. Pour vivre selon sa Tradition, encore faut-il la connaître. C’est pourquoi Dominique Venner nous propose une plongée dans l’identité européenne.

Bien que Venner dresse un tableau assez noir de notre époque, parle de déclin et de décadence, il n’oublie pas que la civilisation européenne comme bien d’autres a connu des périodes sombres. Rien n’est inéluctable. L’histoire est cyclique, elle est une perpétuelle renaissance. Venant d’horizons inattendus, les résistances sont nombreuses. Comme dans le conte de la Belle au bois dormant, la mémoire endormie se réveillera. Elle se réveillera sous l’ardeur de l’amour que nous lui porterons. (source : fiche de lecture des JI Genève)

15:03 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : grèce antique, rome, europe, identité européenne, provence, pays d'oc | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook